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Soulitudes
5 mars 2014

30 ans. Que je le veuille ou non ça fait

30 ans. Que je le veuille ou non ça fait réfléchir. Premier constat, globalement, je vais bien. La plupart du temps. Bien sûr on écrit rarement pour dire que tout va bien. Alors il faut que j'ajoute un peu d'amertume à tout ça.
La première chose qui me saute à la gueule c'est ma faculté à tout abandonner. Ma psy ne parle pas beaucoup mais je pense bien qu'elle trouverai un lien avec la 20aine de déménagements que j'ai fait pour expliquer cette facilité à se détacher des choses. Si je fais le décompte, j'ai abandonné: le judo, les échecs, le dessins, la guitare, l'aïkido, le tir, la guitare, deux filles, pas mal de mes amis, l'IUT, le BTS, l'écriture, la muscu, le footing, la photo, l'apprentissage du japonais, la moto plus ou moins...
Je dois en oublier certainement. Le moment de reprendre la formation approche et je sens poindre un nouvel échec. J'ai la même sensation qu'à l'IUT, quand je me voyais m'écrouler parmis mes camarades de classes, ils avaient déjà tous leur vie déjà tracée, leurs études, leurs stages, leurs futurs emplois, leurs plans de carrière, leurs rythmes de révision, leurs projets personnel. Moi je ne venais qu'un jour sur trois, écoutant de moins en moins les profs, fumant de plus en plus de joins, même seul ce que je ne faisais pas avant. Leur monde me semblait si lointain, si vain. Je devenais un fantome et personne n'était surpris de me dire au revoir à la fin de la première année. Et c'est ce même sentiment dont j'appréhende l'arrivé. Cette apathie dévorante qui fait que je me foutrai de tomber encore.
je pourrais passer outre tout ça certainement, si le monde ne me jettai pas à la gueule comme je suis en dessous des autres. Recroiser une connaissance de l'IUT dans la gare qui attend son train pour Paris, alors qu'il commence un nouveau job à 2500€ /mois. Mes meilleurs amis déjà propriétaires, mariés voire déjà divorcés. Y'a un truc qui sonne faux chez moi. L'idée que je vais errer sans jamais trouver de but. Jamais trouver ce à quoi je peux m'accrocher. L'idée que je serai toujours ce mec chelou, dont les gens rient aux blagues mais en se demandant quand même si je suis sérieux et d'où je viens pour penser comme ça. I'm the funny weird guy.
Je pensais que les mentalités évolueraient en vieillissant, mais non. Rien ne change depuis le collège. Les gens parlent dans le dos des autres et se sourient en face. Les gens s'écrasent mutuellement pour pouvoir avancer, il veulent ta réussite mais seulement si tu restes en dessous d'eux. les histoires de culs restent la saveur de la vie, le mariage et les enfants le but ultime. Les gens sont résignés et refusent qu'on leur disent qu'on peut penser autre chose. Si tu réponds aux questions du prof, t'es un intello, BAM !, catalogué à vie. Si tu vas voir des films dont personne n'a vu la bande annonce c'est pareil, t'es un snob. Rien n'évolue. La connerie ambiante m'épuise. "C'est a toi la twingo ? faut changer de voiture si tu veux devenir moniteur !". Les gens sont des porcs, ils se complaisent dans leur propre médiocrité et méprisent la boue des autres.
Je m'égare un peu. J'imagine que ma chance peut tourner
Sentimentalement ça va mieux je crois. J'ai une chance inouïe de ce côté là. Le soleil brille mais j'ai toujours le souvenir des jours de pluie. J'ai fait ce que m'a dit ma psy, j'ai essayé de tourner la page. J'ai appliqué la recette indiquée. Ne pas tout supprimer mais tout ranger dans une boite pour passer à autre chose. Le carton est bien rangé en haut de l'amoire, mon profil facebook secondaire supprimé, elle n'apparait plus dans ma timeline, ses photos ont été archivées pour ne plus apparaitre aléatoirement. Je n'écris plus, n'sms plus, n'envoie rien. Depuis plus de six mois maintenant. Mais ça ne change rien. Le silence perpétuel de son côté devrait m'aider aussi. Mais non. Les chansons semblent toujours parler d'elle. Je suppose qu'il faut plus de temps. Six mois de plus certainement.
Ceci mis de côté, je suis toujours dévoré par cette faim charnelle. Je ne sais pas comment expliquer. Sûrement trop de porno dans l'enfance. Ou pas assez de relations à l'adolescence. Trois femmes dans une vie ne me semble pas si peu. Surtout si on considère les repercutions.
Tous comptes fait je ne m'en sors pas si mal. Mais j'ai l'impression que tout peu basculer, toujours. Dans un sens ou dans l'autre. De préférence dans le bon.

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